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Monoparentalité en France vs aux États-Unis : deux modèles de soutien contrastés


La monoparentalité, phénomène en constante progression dans le monde entier, est aujourd’hui une réalité sociale bien ancrée tant en France qu’aux États-Unis. Si les chiffres révèlent une situation similaire — environ un quart des familles sont monoparentales en France et près de 30 % aux États-Unis — les réponses politiques et sociales à ce défi diffèrent radicalement entre ces deux pays.

Soutien étatique : l’État providence à la française

En France, la monoparentalité est largement perçue comme une situation nécessitant une intervention publique forte. L’État met en place un éventail d’aides financières destinées à alléger la charge des parents isolés. Parmi elles, l’Allocation de soutien familial (ASF), versée aux parents ne percevant pas de pension alimentaire, et le Revenu de solidarité active (RSA), qui assure un revenu minimum, illustrent bien cette approche protectrice.

À cela s’ajoute une politique de garde d’enfants subventionnée, avec des crèches accessibles et des écoles maternelles gratuites dès 3 ans (même si l’on estime qu’il manque encore environ 200 000 places en crèche). Le modèle français se distingue également par un congé parental relativement long et bien rémunéré, permettant aux parents de s’occuper de leurs enfants durant les premières années de leurs vies, que l’on sait si cruciales pour leur développement. Il s’agit désormais d’attendre la reprise des travaux parlementaires pour connaître la suite du débat sur le congé de naissance amorcé en 2024.

Aux États-Unis, l’État minimal et la valorisation de l’auto-suffisance

De l’autre côté de l’Atlantique, les familles monoparentales évoluent dans un contexte bien différent. Aux États-Unis, les aides sont moins centralisées et varient considérablement d’un État à l’autre. Le programme Temporary Assistance for Needy Families (TANF) illustre cette approche plus stricte : il offre un soutien temporaire aux familles dans le besoin, mais impose des conditions strictes liées à la recherche d’emploi.

Les programmes tels que le Supplemental Nutrition Assistance Program (SNAP) fournissent une aide alimentaire essentielle, tandis que le Child Tax Credit permet d’alléger la charge fiscale des familles. Toutefois, l’accent reste mis sur l’encouragement à l’emploi, comme en témoigne l’Earned Income Tax Credit (EITC), un crédit d’impôt destiné aux travailleurs à faible revenu.

Une approche culturelle divergente

Ces différences s’inscrivent dans des contextes culturels distincts. En France, la monoparentalité est vue comme une situation nécessitant un soutien collectif, avec l’objectif de maintenir une égalité sociale. Les parents isolés bénéficient ainsi d’un véritable filet de sécurité, qui vise à protéger le bien-être des enfants et des familles. Pour compléter cette approche, les structures telles que Commune sont donc nécessaires et matérialisent concrètement comment nous pouvons aider les familles monoparentales à bénéficier d’un relais, d’aides du quotidien. 

Aux États-Unis, en revanche, la responsabilité individuelle est au cœur de l’approche sociale. Les aides, souvent perçues comme temporaires, visent à encourager l’autonomie économique des parents isolés, reflétant une culture où l’auto-suffisance est valorisée.

Défis et opportunités

Toutefois, des défis subsistent des deux côtés. En France, bien que le soutien soit global, il existe des critiques concernant la complexité des démarches administratives et l’efficacité des dispositifs en place. Aux États-Unis, le coût prohibitif des services de garde d’enfants et l’absence d’un congé parental généralisé créent une pression financière considérable pour les parents seuls, malgré les opportunités offertes par les programmes d’incitation économique.

En fin de compte, la prise en charge de la monoparentalité en France et aux États-Unis révèle deux visions distinctes du rôle de l’État et de la société. Tandis que la France privilégie une approche protectrice et égalitaire, les États-Unis misent sur l’autonomie individuelle, chaque modèle ayant ses forces et ses limites face à une réalité sociale complexe et en évolution.